Après ces 5 jours magnifiques de tranquilité et nature, nous reprenons la voiture pour aller à une centaine de kilomètres, au point le plus au nord de notre périple. Il ne fait jamais totalement nuit à cette époque. Nous allons à Koli, en Carélie du nord. C’est la région de naissance du sentiment national Finnois à la fin du 19e siècle.

En allant à Koli

Nous allons faire une rando pour aller sur Ukko-Koli, point culminant à 347m du massif des Carélides. La chaine des Carélides est une des plus anciennes au monde (2 milliards d’années).

Les histoires populaires racontent que Koli était un lieu sacré, un endroit où l’on rendait la justice, un lieu de culte et un lieu de sacrifices. Le folklore évoque aussi la présence à Koli de puissants esprits. La tradition orale raconte que Paha-Koli était un lieu où l’on rendait la justice, et que les criminels étaient précipités du haut de sa falaise. Celui qui survivait à la chute était innocent.

Ukko-Koli

Le Kalevala

À propos de ces histoires populaires, une discussion avec un Finlandais dans le sauna de notre hôtel nous apprend l’importance du Kalevala. Elles étaient transmises par oral depuis plusieurs milliers d’années, sous forme de poëmes ou chants. Au 19e siècle, Elias Lönnrot un médecin-explorateur qui avait beaucoup voyagé en Finlande pris conscience de la richesse culturelle de ces histoires. Il décida de les consigner dans un livre publié dans sa première version en 1835 puis dans une version augmentée en 1849 qui contient 23 000 vers.

Ces vers relatent la mythologie finno-estonnienne qui est commune. La création de ces deux nations (1917 pour la déclaration d’indépendance de la Finlande et 1918 pour l’Estonie) a été fortement influencée par cet ouvrage. Pour bien comprendre les raisons de ce succès, il faut dire que l’histoire de la Finlande a été mouvementée. Elle faisait partie de la Suède (Moyen-Âge jusqu’au début du 19e siècle), avec des croisades danoises, puis a été conquise par la Russie (1809-1917). Des voix s’étaient déjà fait entendre comme celle de Adolf Ivar Arwidsson pour une Finlande indépendante :

Nous ne sommes plus Suédois, nous ne voulons pas devenir Russes, restons donc Finlandais !

Après la publication de ce livre, de multiples artistes vont s’emparer de la particularité de leur culture, les familles vont donner les prénoms contenus dans le livre à leurs enfants, le rententissement est important. C’est l’age d’or de l’art Finlandais. Des artistes comme Akseli Gallen-Kallela, Pekka Halonen, Albert Edelfelt, Jean Sibelius, Eino Leino, Helene Schjerfbeck et Eero Järnefelt vont créer un imaginaire collectif dont toute une nation va s’emparer. Eero Järnefelt par exemple a beaucoup peint la région de Koli :

Landscape from Koli Paysage de Koli de Eero Järnefelt (image du musée Ateneum)

Encore maintenant, le Kalevala a une place importante dans la culture finlandaise, par exemple chaque 28 février est une journée qui lui est dédiée.

Impact carbone

trajet type km kgEqCO2/pers.
Tohmajärvi - Koli voiture 100 4,35